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Ou comment transmettre les compétences dans l’entreprise artisanale
Dans le dispositif de l’alternance, le maître d’apprentissage est l’acteur essentiel dans la transmission des connaissances et des savoir-faire. De la qualité de la relation entre le maitre d’apprentissage et l’apprenti dépend la réussite de la formation. Compagnonnage, tutorat, apprentissage : quels enjeux se cachent derrière ces mots ?Un peu d’histoire
L’apprentissage se structure à partir du moyen âge, au sein des corporations. L’apprentissage y est organisé pour répondre aux besoins de main d’œuvre et assurer le renouvellement des groupes professionnels, tout en le régulant. La durée de l'apprentissage varie selon le degré de qualification, il faut en moyenne dix ans pour passer de l’état d’apprenti à celui de compagnon puis de maître. Pendant cette période, le père de l'apprenti délègue au Maître auquel il confie son fils tous ses pouvoirs paternels ; en échange, l'enfant qui n'est pas rétribué, est nourri, logé, habillé. Au début il est chargé des travaux domestiques, puis peu à peu, est initié aux secrets de son futur métier. A la fin de l'apprentissage, l'apprenti prête serment d'observer les statuts de la corporation et reçoit son pécule : il est compagnon. Le tour de France permet de se libérer de son patron et d’acquérir une solide expérience professionnelle.
En 1880, Jules Ferry crée les « Ecoles Manuelles d’Apprentissage » : elles marquent le début de la scolarisation des apprentissages professionnels. En 1928, la loi sur l’apprentissage impose un contrat écrit, la fréquentation obligatoire du cours professionnel, une formation méthodique et complète assurée par un tuteur. La loi de juillet 1971 réforme l’apprentissage : il est institutionnalisé par la création des CFA. Le contrat d’apprentissage devient un contrat de travail. La loi de 1987 confirme l’apprentissage comme voie de formation professionnelle, basée sur la situation d’alternance. Elle ouvre le système à tous les niveaux de formation, jusqu’aux formations universitaires et aux titres d’ingénieur.
Pour lutter contre le chômage des jeunes, le Gouvernement a l'ambition de porter à 500 000 le nombre d'apprentis en 2017. Actuellement les 1 000 Centres de Formation d’Apprentis (CFA) forment 400 000 apprentis par an, près de la moitié dans les entreprises artisanales, du CAP au BTS.
Un système efficace ?
La formation en alternance est le mode de transmission privilégié des savoir-faire dans le secteur artisanal. Elle joue un rôle important en matière d’ascenseur social en facilitant l’accès au statut de chef d’entreprise. Parmi le million environ d’artisans français, la moitié sont issus de l’apprentissage.
Face à la montée du chômage et à un système éducatif qui peine à insérer les jeunes dans les entreprises, de nombreux responsables politiques, syndicaux, patronaux et différents spécialistes de l'éducation préconisent le développement des formations par alternance, système qui a démontré sa capacité à répondre aux besoins du marché du travail.
Le contrat d’apprentissage permet aux jeunes d’acquérir une formation et une première expérience professionnelle. Longtemps l’apprentissage a compensé les carences de l'école en prenant en charge les jeunes qui en sont exclus (difficultés scolaires, parcours traditionnels inadaptés, entraves culturelles et financières).
Aujourd’hui en pleine évolution, l’alternance semble être en passe d’être reconnue comme une filière d’excellence, grâce notamment à l’élévation du niveau des diplômes.
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Philippe Legouge est professeur de gestion au Centre de Formation d’Apprentis de la Chambre de Métiers et d’Artisanat de Seine-et-Marne, et coordonateur pédagogique du Pôle Vente-Commerce.
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